Eight Frozen Modules [US]

8FM

présentation

Kenneth James Gibson est un artiste protéiforme.
Multipliant les pseudonymes et les styles musicaux, il papillonne de labels en labels et enchaîne frénétiquement les productions depuis de très nombreuses années.

Ses premiers enregistrements datent du début des années 90 lorsqu'il cumule les fonctions de chanteur, guitariste et producteur des Furry Things, un groupe noise pop/shoegazer d'Austin qui connaît alors un certain succès critique dans le milieu indie. Mais comme beaucoup d'artistes, il est vite las de la vie de groupe et commence à se consacrer à des productions électroniques sous le nom de Eight Frozen Modules.
Armé d'une guitare, d'un sampler à moitié cassé (don de King Coffee, membre des légendaires Butthole Surfers), d'une boîte à rythme, d'un synthé emprunté et d'un quatre pistes, il se livre à ses premiers essais solitaires, mélange hybride d'electro, abstract hip hop, dub et techno.
En 97, il déménage à Los Angeles, où il réside encore actuellement sur une sinueuse colline d'Echo Park qu'il aime à arpenter nu-pieds deux fois par jour.
Après quelques réalisations (notamment pour le compte de City Slang), il remise ses instruments au placard, les remplace par des ordinateurs et se consacre à l'apprentissage des logiciels.
Trois longues années plus tard (2001), Ken réapparaît avec un album pour le compte de Phtalo, Random Activities and Broken Sunsets qui contient déjà tout le petit monde " gibsonien ", croisant IDM et dancehall, techno minimaliste et convulsions breakbeat. Un premier véritable opus qui n'a rien perdu de sa saveur et que l'on pourrait presque qualifier de précurseur tant il épouse les tendances actuelles.
Mais ce sont les albums Thought Process Disorder et surtout le formidable The Abduction of Barry réalisés pour le label de Kit Clayton, Orthlorng Musork en 2002 et 2003 qui vont réellement faire reconnaître internationalement le talent fou de Ken Gibson. Le propos se veut plus audacieux, plus expérimental flirtant avec les contrées défrichées par Aphex Twin, Mu-ziq, Venetian Snares ou Alex Empire. Un univers jamais en repos, mutant et multidirectionnel, imprévisible et excessif qui passe de la plus jolie mélodie synthétique aux sonorités gabber les plus abrasives.
Il continue par la suite son travail de déconstruction des rythmiques sur le plus technoïde Clinically Yours (Plateaux Résistance, subdivision de Force Inc. 2005) puis oscille entre abstraction, electronica sombre et dancehall aphextwinien la même année avec Crumbling and Responding (g25productions).
On retrouve aussi ses productions electro-ragga (terme libre) sur des labels coutumiers du style comme Planet Mu, Tigerbeat6 et sa subdivision " soundsystem culture " Shockout.

Mais comme dit en préambule, Eight Frozen Modules n'est pas le seul avatar de l'échangiste Kenneth James Gibson.
Il est depuis peu un des artistes les plus respectés et demandés de la scène minimal techno américaine sous le nom d'[a]pendics.shuffle. En moins de trois ans, il réalise sous ce pseudo pas moins de deux albums et une bonne dizaine de maxis salués par la critique qui lui attirent quantité de nouveaux fans.
Fort de cette reconnaissance, Ken monte l'année passée avec Konstantin Gabbro (co-fondateur d'Orac) le label Adjunct consacré à un style qu'ils ont baptisé " computer funk ", sorte de techno avant-gardiste minimale et funky.
Quelle que soit son nom, micro-funk, minimal techno ou glitch-house, la musique d' [a]pendics.shuffle, à la fois groovy et hypnotique, est envoûtante et fascinante, ne fut-ce que par son travail de production sur les voix et les sons. (pour vous en convaincre, écoutez le récent live au Getty museum proposé sur son site)
Parallèlement encore, Kenneth épanche son amour pour Mad Professor avec le projet Dubloner ou il passe en revue différents styles de techno en tant que Bal Cath, Premature Wig, Reverse Commuter, KJ Gibbs ou simplement Ken Gibson. Il est également la moitié de Electronic Music Composer (avec Ian Read) et d'Hiss and Buzz (avec Jack Dangers).

Bref, une exceptionnelle productivité qu'il fait le plus souvent rimer avec qualité, originalité et inventivité. Panoptica accueillera donc un des artistes les plus créatifs et excitants de ces dernières années pour une prestation à géométrie variable qui ne pourra vous laisser insensible.
Toutes les conditions seront présentes pour vous permettre de savourer les sons décapants et la puissance ébouriffante de ce petit génie de la production.
D'ici-là, lubrifiez vos oreilles, échauffez vos muscles, ménagez votre cerveau et préparez vous à tendre la joue pour la claque Eight Frozen Modules.

reviews

a busy, fairly shortlived slice of crunch and squelch [...] tweak dirty electro, mashed hiphop, hectic breakcore and plasticised ambient to enjoyable effect. The music is frenetic, incessant and highly synthetic. [...] . ( Colin Buttimer, BBC )

A dark suite of skewered ambience and heavyweight laptop jamming. A frenzy of hyper-creative sound, edits, and beats, clearly the product of a disturbed mind. [...] Required listening for friends of the darkside, Dario Argento movies, and the digital mess that lives in the wake of gabber-infused-IDM. Recommended. (Boomkat)

The music tumbles between nearly danceable, complex electro and nearly indecipherable manic episodes. [...] Once you’re in 8fm’s (admittedly rather disturbing) world, it all begins to make sense – it’s like suddenly grasping all the 7/8 time signatures of Venetian Snares, a strange twist where 4/4 beats sound wrong in comparison( Cyclic Defrost )

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